roger-marin a écrit:Reno a écrit:La question que je me pose, c'est combien de temps avant que l'alimentaire ne suive la même direction
C'est une pu...n de bonne question. Il se trouve que je fais partie d'une assos de commerçant. À la dernière réunion, le pâtissier nous a dit qu'il commandait certains de ses gâteaux sur internet et qu'il avait envisagé de les commander en Chine mais qu'il y avait renoncé à cause des délais. Hallucinant. Consternant.
Je ne pensais pas tant à la délocalisation de la production alimentaire (effectivement très difficile à envisager pour des questions de délais) mais uniquement à la partie "distribution".
Devoir se rendre physiquement à son supermarché pour aller "faire ses courses", contre faire ses courses en ligne, et se faire livrer.
Ce que j'imagine assez bien, c'est une généralisation du "supermarché en ligne"… où on naviguerait dans les rayons virtuels, on cliquerait sur les produits, on validerait son panier, on paye, et on est livré le lendemain (ou sous 48h). Ça existe déjà, d'ailleurs. Je n'ai pas encore vraiment poussé la question, parce qu'à l'époque où j'avais regardé ça (chez Leclerc), il n'y avait en fait qu'une partie assez réduite des produits disponibles à la commande. Même si les tarifs étaient identiques à ceux pratiqués dans le magasin, je crois me souvenir que seules les "marques" étaient disponibles (on ne ne pouvait pas commander les marques discount/d'enseigne).
Du coup le prix du panier final était quand même un poil plus élevé que celui en magasin, et on ne trouvait pas tout
Impossible de me souvenir d'éventuels frais de livraison par contre… en y repensant, je crois qu'il y avait un montant minimum de commande
theTube a écrit:Reno a écrit:Ah c'est sûr que de ce côté-là, c'est pas folichon.
Dans certaines villes, c'est vraiment un spectacle de désolation.
La question que je me pose, c'est combien de temps avant que l'alimentaire ne suive la même direction…
A qui la faute... aux maires des communes qui ont depuis les années 1980 favorisé le developpement des zones commerciales avec supermarchés et hypermarchés (puis les galeries marchandes qui vont avec... kif-kif USA avec les Malls), d'avoir rendu le stationnement impossible en centre ville, d'avoir privilégié les lotissements en bordures d'aglomération plutot que de densifier la population en ville (mais ce point est en train d'etre rectifié... mais trop tard). La faute en incombe aussi aux citoyens qui préfèrent acheter au ALDI ou LIDL pour grapiller quelques euros plutot que sur les étals des marchés - souvent ce sont les mêmes qui ensuite se lamentent que les commerces ferment. Tous responsables. Ce qui a manqué c'est une vision claire (et alternative, et crédible…) dans les années 80-90... les fameuses années "fric"... trop tard maintenant
Honnêtement je pencherai plutôt pour un changement de comportement du consommateur, en raison de la mondialisation.
Si je prends mon cas personnel, j'ai totalement cessé la (faible) consommation en boutique avec l'arrivée d'internet.
Auparavant, je n'allais de toute façon quasiment jamais dans les petites boutiques de centre-ville (pas assez de choix, trop cher…). Pendant mon adolescence, mes achats de répartissaient entre le quartier des grands magasins à Paris Caumartin (essentiellement le passage du Havre et surtout le(s) Printemps/Brummel), et plus tard, avec la bagnole, les deux grands centres commerciaux historiques de la région parisienne : Parly 2 et Vélizy 2.
Avec l'arrivée du commerce en ligne au début des années 2000, ça a définitivement sonné le glas de mes maigres achats "locaux", et en revanche ça m'a transformé en consommateur frénétique, ce que je n'étais pas avant.
Avec la très grande facilité d'accès à tous les produits, et une baisse significative des prix par rapport à ce qu'on trouvait en boutique, je me suis mis à consommer nettement plus qu'avant.
Avant, c'était bien simple, je n'avais jamais le budget pour ce que je voulais (en banlieue Ouest de la région Parisienne, tout était hors de prix) et je consommais donc très peu.
J'observe que nombreux sont ceux qui ont fait comme moi…
Du coup, je ne pense pas qu'on aurait pu faire quelque chose pour changer ça… ou alors si, mais alors il aurait fallu se désintoxiquer de l'idée aberrante qu'on peut vivre dans un monde ouvert sans frontières, sans droits de douanes, quand on est en confrontation directe avec des pays ayant un coût du travail 100 fois inférieur à celui de la France (si on pense à la Chine).
Même au sein de l'UE, les écarts ne sont pas rattrapables :
Le montant du Smic dans l'Union européenne en 2018
Pays Smic mensuel brut
Source : Eurostat
Allemagne 1 498 €
Belgique 1 562,59 €
Bulgarie 260,76 €
Croatie 465,72 €
Espagne 858,55 €
Estonie 500 €
France 1 498,47 €
Grèce 683,76 €
Hongrie 418,47 €
Irlande 1 613,95 €
Lettonie 430 €
Lituanie 400 €
Luxembourg 1 998,59 €
Malte 747,54 €
Pays-Bas 1594,20 €
Pologne 480,20 €
Portugal 676,67 €
République tchèque 468,87 €
Roumanie 407,45 €
Royaume-Uni 1463,80 €
Slovaquie 480 €
Slovénie 842,79 €
Pays Smic mensuel brut
Source : Eurostat
Allemagne 1 498 €
Belgique 1 562,59 €
Bulgarie 260,76 €
Croatie 465,72 €
Espagne 858,55 €
Estonie 500 €
France 1 498,47 €
Grèce 683,76 €
Hongrie 418,47 €
Irlande 1 613,95 €
Lettonie 430 €
Lituanie 400 €
Luxembourg 1 998,59 €
Malte 747,54 €
Pays-Bas 1594,20 €
Pologne 480,20 €
Portugal 676,67 €
République tchèque 468,87 €
Roumanie 407,45 €
Royaume-Uni 1463,80 €
Slovaquie 480 €
Slovénie 842,79 €
Source : https://www.journaldunet.com/management ... -belgique/
2000 € au Luxembourg, 400 balles en Lituanie c'est un rapport de, de ?…
C'est un rapport de baisé. Ça ne peut pas marcher.