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[gee_love]

putain met pas un clip comme ça à reno avant son déménagement il va se tirer une bastos !

[nic0]

putain met pas un clip comme ça à reno avant son déménagement il va se tirer une bastos !

hé hé ! à moi la SKX009

[berlinette39]

putain met pas un clip comme ça à reno avant son déménagement il va se tirer une bastos !

[roger-marin]

Une piste : gains de productivité.
Vous avez une heure.

DANS MES BRAAAAAAAAAS !

Je vais sûrement dire une connerie, si c'est le cas, je disparaitrai à tout jamais, mais voilà :
Se pose-t-on la question de savoir si les produits ou services pour lesquels on s'arrache les cheveux pour obtenir des gains de productivité ont une réelle utilité sociale ? 2è question débile : l'Etat est-il l'acteur économique le mieux placé pour atténuer les effets néfastes de l'économie de marché mondialisée pour les communautés humaines ?

[Danlam]

ah je sens que ça va déraper....

[Reno]

On peut aussi s'interroger sur l'organisation de la société telle qu'elle a émergé au XX° siècle avec "l'État providence".

Je m'explique.
Historiquement, l'État s'occupe de ses tâches régaliennes. En gros, c'est d'assurer la sécurité de tous en protégeant la population grâce à des lois, une armée (y compris à usage interne si les barons défaillent) et une monnaie stable.
Le reste relevait des corps intermédiaires. Les routes ? à la collectivité locale de l'époque (le seigneur). L'éducation, les vieux, les indigents, les malades ? à la puissance spirituelle. La production ? aux entreprises, limitées dans leurs appétits et leur volonté hégémonique par les corporations et autres institutions.
En clair, une société stable, qui ne cherchait pas la croissance, le profit, la richesse à tout prix, mais utilisait tous les corps intermédiaires pour limiter les appétits trop forts.
Les rois ne pouvaient lever des impôts qu'après autorisation des États généraux. Déjà, les réunir était une plaie. Et puis, on n'obtenait pas toujours ce qu'on voulait (la dernière fois ça a été encore pire que les précédentes, le roi en a perdu la boule !)

Le XIX° siècle a vu la disparition des corps intermédiaires et des contre-pouvoirs. Dès lors, les entrepreneurs ont été tout puissant pour accumuler le capital. C'est Oliver Twist et Zola, au niveau de la protection sociale.

Ben… y a pas tellement à s'interroger.
Là, ce que tu décris c'est le procès de production du développement des forces du capital sur une certaine période.

Se demander si ça aurait pu se passer différemment n'a pas beaucoup de sens.

Le capital n'a fait que suivre la pente sur laquelle il était engagé.

À un moment donné, la vieille classe capitaliste de la rente foncière (l'ancienne noblesse) a été supplantée par la classe capitaliste de la bourgeoisie émergente, commerçante d'abord, industrielle par la suite.

Par exemple, il n'y a jamais eu de Restauration, sous Louis XVIII.
Le développement de la classe bourgeoise, en régime de domination formelle, ne permettait plus le retour en arrière.
L'Histoire ne repasse jamais les plats.

À notre époque, la bourgeoisie n'existe plus, seules restent deux classes : le capitalisme mondialisé (l'hyperclasse si chère à Attali, pour qui le monde est un hôtel), et le prolétariat généralisé (les 99%).
Les cas sociaux dans mon genre, les salariés, les patrons de PME, les grands patrons de multinationales qui tournent à 100 000 € par mois, qui peuvent dégager du jour au lendemain suite à un vote du Conseil d'Administration d'un côté, et nos maîtres de l'autre.

Du coup, pour rectifier un peu les choses, et surtout parce qu'un certain Marx avait prévenu de la façon dont ça pourrait finir si ça continuait, on a mis en place l'État providence.

Je m'y suis mis il y a très peu de temps. À ma grande honte, je ne l'ai jamais lu
J'ai calé dès le début du 'livre I'

Je suis en train de me dire que je vais peut-être commencer par le livre III, et je reprendrais le I et le II par après.
Parce que punaise, faut quand même se le farcir

Pourtant c'est rigoureusement indispensable, j'en suis bien conscient.

Pour assurer le triomphe des idées révolutionnaires et républicaines dans les esprits, on a mis en place l'instruction publique. Le résultat pratique est que, à l'âge du service militaire, on avait autant d'illettrés en 1995 qu'en 1870.

Je ne suis pas sûr de tes chiffres, là. À titre personnel, j'ai fait mes trois jours en 1992, et sur un groupe de 100, un seul mec a prétendu ne pas savoir lire (on était plusieurs à avoir des doutes ça sentait plus la volonté de se faire réformer)

On arrive aujourd'hui au niveau maximal, puisque le salaire perçu est déjà moitié du coût pour l'entreprise. Sur ce salaire perçu, on paye CSG-RDS, dont une partie est réintégrée, pour calculer l'impôt sur le revenu. On paye aussi les impôts fonciers et taxe d'habitation. Sur tout ce qu'on dépense, on applique la TVA. Quand on fait le plein, on met 80% de taxes dans son réservoir. Etc.
Si on regarde, à la louche, pour un salaire de 2000€ mensuels, on a, sur 1 an :
- taxes patronales 24000€
- impôts 2000€
- taxe foncière, taxe d'habitation 2000€
- 3200€ de TVA (si on dépense 80% seulement de son revenu)
- 500€ de taxes carburant à raison d'un plein (50€) par mois
Soit au final 31700€ d'impôts, taxes, contributions à tous les étages, pour 16000€ de réellement disponibles pour dépenses (et en supposant une capacité d'épargne de 4000€ annuels).

Oui, oui, je te crois sur parole.

Là encore, c'est un constat purement politique. En d'autres termes, du jour au lendemain (j'exagère un peu), on peut décider de changer ce fonctionnement et lui substituer un régime de cotisations généralisées, et le passage à la propriété collective des moyens de production (voir l'intéressante "Récommune" (res communa) de Frédéric Lordon, ou les propositions passionnantes de Bernard Friot sur le salaire à vie).

Enfin attention, quand je dis "on peut décider"… l'auto-mouvement, fera que le fonctionnement actuel changera. C'est un peu long à développer, je reste donc dans le vague…

Et on alourdit sans cesse la barque, puisque, comme on me disait doctement pendant mes études, si on ne peut plus guère percevoir plus d'impôts pour l'État, parce que ça devient impopulaire (tu m'étonnes), les impôts locaux sont bien supportés parce que les gens voient où ça va.
Et sur vos fiches d'impôts récentes, vous avez vu apparaître une colonne GEMAPI, pour vous piquer en moyenne 40€ / personne / an en plus.

Dans le même temps, on a supprimé le maximum d'emplois. Dans le tertiaire comme dit précédemment, mais aussi l'industrie, puisque pour produire à moudre coût, on a délocalisé. Mais le fondeur, le mineur, le couturier, l'ouvrier à la chaîne se sont retrouvés sur le carreau.
On a pu supporter ça grâce à une énergie abondante et à bas coût, et à l'inflation qui permettait de financer les désastres sociaux. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
Et puis, avec le papy-boom, on a moins d'actifs pour payer pour les retraités, dont la durée de vie s'allonge. Mon grand-père, par exemple, après 7 ans sous les drapeaux, a travaillé 30 ans, avant d'être mis en pré-retraite d'office. Il a allongé ses cotisations en travaillant 10 ans de plus comme commerçant. Il est officiellement retraité depuis maintenant plus de 25 ans, et chaque jour un peu plus à charge. Et encore a-t-il eu la chance, pendant les 30 glorieuses, de pouvoir participer activement au financement de la structure pendant 40 ans sur ses plus de 95 années de vie !

Concrètement, de quelque côté qu'on retourne le problème, je ne vois pas comment on peut en sortir, avec les contraintes qu'on a désormais (interdiction du déficit, monnaie conçue avant tout pour lutter contre l'inflation, quasi-totalité des lois d'origine UE, libre-échange tuant les emplois locaux, fin de l'énergie abondante et pas chère, et pouvoir aux requins de la finance).

Faut pas trop s'illusionner sur le "faire". Individuellement, on ne peut pas faire grand chose.
Les structures sont totalement surdéterminantes.
À un moment ou à un autre, notre petit égo narcissique se prend une grande claque dans la tronche (l'éternel retour du concret) et on réalise que tout ce qu'on croyait acquis peut s'évaporer en quelques années (parfois bien plus rapidement, quand on découvre que la propriété privée de son logement n'a pas la stabilité granitique que l'on croyait ; que nos avoirs bancaires ne sont en fait que du sable dans le vent ; que l'emploi qu'on croyait stable se révèle un rêve de singe…).

On peut s'informer, apprendre, pour éviter de sombrer dans la dépression, née de l'incompréhension des mouvements de fond de l'environnement mondialisé dans lequel on se trouve… on peut discuter autour de soi, jusqu'à un certain point ("Tu nous emmerdes, avec tes histoires ! On ne va passer tout notre temps à se prendre la tête ! De toute façon on n'y peut rien !"), mais il ne faut pas s'illusionner, c'est beaucoup de travail (je suis plongé là-dedans depuis la fin 2012, environ… jusque là, j'étais Néo, dans Matrix) et le temps à consacrer à la politique (réelle), à la sociologie à l'économie et peut-être, le plus important avant tous les autres, à la philo, n'est tout simplement pas disponible quand on fait ses 8h en tant que salarié. Là, tu rentres le soir, tu allumes le poste, et tu laisses les lambeaux de ce qui reste de ton cerveau mourir devant Hanouna.

Ou alors, il faut changer de paradigme.

Ça changera. De toute façon.
Le capitalisme atteindra son niveau maximal de contradiction, et ça pètera à ce moment-là.

Mais combien de temps cela prendra-t-il ? Comme je le disais plus haut, ce qui nous pend le plus probablement au cul, c'est un régime dégradé, qui durera pendant des dizaines d'années, de plus en plus sécuritaire, policier, et de plus en plus de sociétal, comme soupape, comme toutes les fins d'empires… pas forcément des périodes inintéressantes, mais pas forcément très agréables à vivre au quotidien non plus. Michel Drac a une analyse intéressante (prudente) là-dessus…

[nic0]

[Sayanne]

(Ce qui est formidable, sur ce forum, c'est de lire des contributions comme celle ci, et puis juste après de tomber sur une femme dénudée à 4 pattes.
C'est chouette cette versatilité)

(oui le verseau est versatile, mais les étymologies n'ont rien à voir semble-t-il)

[Reno]

Toi t'es la voix de la sagesse

(Ce qui est formidable, sur ce forum, c'est de lire des contributions comme celle ci, et puis juste après de tomber sur une femme dénudée à 4 pattes.
C'est chouette cette versatilité)

(oui le verseau est versatile, mais les étymologies n'ont rien à voir semble-t-il)

[berlinette39]

La je suis sur le cul en lisant cette article

Une rue Steve-Job a Paris