LAGUIOLE EN APPELLE À LA SOLIDARITÉ DES 36 000 COMMUNES DE FRANCE
Le village aveyronnais de Laguiole, dépossédé de l’usage commercial de son nom et condamné à verser 100 000 euros à son adversaire, a appelé ce jeudi toutes les communes de France à la rescousse, en se disant victime d’une catastrophe «surnaturelle».
«Nous lançons un appel à solidarité auprès des 36 000 communes de France. Les collectivités s’entraident quand il y a des catastrophes naturelles. Nous, nous sommes victimes d’une catastrophe surnaturelle!», a déclaré Vincent Alazard, maire DVD de Laguiole et conseiller général, en marge d’une conférence de presse.
Le chef français trois étoiles Michel Bras était présent, ainsi que de nombreux agriculteurs, commerçants, fromagers, couteliers et élus du territoire, a relevé l’édile joint par téléphone. «Nous sommes en état de rébellion même si nous respectons les institutions», a dit le maire, ayant écrit lundi au président de la République pour lui demander son aide, après une nouvelle décision de justice empêchant Laguiole de retrouver l’usage commercial de son nom.
Un habitant du Val-de-Marne, Gilbert Szajner, a déposé dès 1993 la marque Laguiole et la commercialise actuellement pour vendre des couteaux importés et d’autres produits fabriqués en Chine ou au Pakistan. Le 4 avril, la cour d’appel de Paris a débouté la commune de 1300 habitants qui souhaitait voir la justice reconnaître «une spoliation», une pratique commerciale «trompeuse» et une «atteinte à son nom, à son image et à sa renommée». «Si un entrepreneur de Laguiole souhaite fabriquer un plateau de fromages avec le nom de Laguiole, il se retrouve en contrefaçon d’un produit chinois!», a dit le maire. «Et, maintenant, nouvelle aberration, nous voilà condamnés à payer 100 000 euros de frais de justice - soit presque 10% de notre budget - à ce monsieur qui gagne de l’argent avec notre nom!», a-t-il protesté, tout en précisant que la commune entendait prendre «le temps de la réflexion» avant de déposer un éventuel pourvoi en cassation.
Pour Thierry Moysset, patron de la Forge de Laguiole, «c’est quand même fou que les Laguiolais soient condamnés à payer pour un mec qui s’enrichit sur la notoriété de Laguiole et le travail de nos ancêtres». «M. Snajer n’a généré de l’emploi qu’en Chine ou au Pakistan tandis que nous sommes le plus gros employeur de Laguiole (avec 110 salariés, ndlr)», a-t-il affirmé, en dénonçant un «parasitage».
Dans un communiqué, les ministres Arnaud Montebourg et Valérie Fourneyron avaient évoqué mercredi «l’émoi légitime» des Laguiolais, tout en rappelant qu’une nouvelle disposition législative avait été adoptée pour permettre d’éviter ce genre de «situation regrettable». Quand la loi Consommation du 17 mars 2014 s’appliquera, «le titulaire d’une indication géographique existante pourra s’opposer au dépôt d’une marque qui lui porterait atteinte», selon leur communiqué. Mais Laguiole ne pourra de toute façon pas en bénéficier, la loi n’étant pas rétroactive, fait valoir M. Moysset qui estime que «le gouvernement doit arrêter de compatir et entrer en action».
Bon, alors je vais encore me faire détester.
Pour moi, Gilbert Szajner n'a fait que s'engouffrer dans une brèche ouverte.
Le vrai boulet, dans cette histoire, c'est le maire. Partant du principe que le couteau de Laguiole était la principale source d'attraction et de revenus du village, il aurait du depuis bien longtemps monter une association d'artisans et commerçants, association qui aurait déposé entre autres la marque Laguiole, réservé les noms de domaine Internet, etc.
Mais non, il ne l'a pas fait. Il est donc trop tard pour pleurer, et tenter de provoquer la pitié des autres maires. C'est sa responsabilité, et il doit maintenant l'assumer, au détriment de ses électeurs (100000€ tout de même, et ce n'est qu'un début...)
Car enfin, nul n'est censé ignorer la loi, et ce qu'a fait Gilbert Szajner est légal. La justice l'a confirmé. La loi doit donc s'appliquer sans dérogation.
Je ne sais pas si Vincent Alazard lit MGN, mais si j'étais dans son cas, je serai un peu plus téméraire que dans son action pitoyable d'envoyer en pure perte des lettres ridicules aux 36000 maires de France.
Partant du constat suivant : c'est perdu, Laguiole™ c'est pas à eux, et à chaque couteau vendu ils devront payer des dommages.
Ma proposition :
- Il change le nom de sa commune (par exemple "La Guillole")
- Il crée l'association d'artisans et commerçants
- L'association dépose la marque "La Guillole"
- Les artisans font des couteaux avec une tortue ou un nounours plutôt qu'une abeille
- Les détenteurs de couteaux "Laguiole" d'avant le changement vont faire fortune en revendant les leurs
- Une nouvelle marque sera porteuse de la qualité de fabrication française haut de gamme
- Gilbert Szajner va rapidement faire faillite en continuant à vendre ses bouses sans nom
(jeu de mots)- Ce changement sera un formidable coup de pub et le meilleur mea culpa du maire
Certes, c'est une solution un peu téméraire, mais bon je suis resté un gamin, et ça me semble être
le bon plan.