Une nouvelle fois je viens de voir partir ma femme au volant de la Škoda, direction la Bretagne où elle enchaîne les intérims et remplacement à la PMI du conseil général d'Ille-et-Vilaine, louant une chambre chez l'habitant à plus de 200 bornes de Caen.
Ça fait trois mois que ça dure... ça va durer encore... mais on ne sait combien de temps.
Et ce, juste pour pouvoir se regarder en face et se dire qu'on travaille et qu'on ne vit pas aux crochets de la société.
On est arrivé à une âge (la cinquantaine) auquel on devrait se dire qu'on va pouvoir commencer à lever le pied ; profiter de l'acquis.
Au lieu de ça on accepte de vivre comme des étudiants, surtout elle : habiter un petit studio et taper la route avec une voiture qui a passé les 160.000.
Et avec çà, il faudrait ne pas être grognon, ne pas se dire qu'il est facile de passer ses nuits debout quand on passe ses journées couché.
Et regarder sans broncher s'envoler un quart de son salaire en prélèvements de tous types... en attendant de recevoir l'IRPP et la TH.
Ouais, ça me saoule et je suis très très amer.
Demain je vais encore me lever à 03h45 du mat pour aller faire le guignol derrière un micro alors que je ne crois même plus à ce que je fais.
Mais je le fais parce que je préfère çà à être dépendant de l'obole sociale.
Quel con je fais, parfois.
Quels cons on fait, Françoise et moi, pendant que d'autres vivent tranquillement de l'herboristerie aromatique ou d'activités commerciales diverses.