Le truc en fait, c'est que je suis un intérimaire frustré
Je n'avais jamais vraiment eu envie d'avoir un CDI, je l'ai fait quand je voulais me payer ma baraque (donc je ne crache pas dans la soupe, je reconnais les avantages
-et ils sont nombreux- du statut), mais INITIALEMENT, j'ai voulu bosser en interim.
Quand j'ai commencé à chercher du boulot, en 97, j'ai contacté une première agence d'interim spécialisée dans les arts graphiques :
"Bonjours monsieur, je rentre sur le marché du travail, je souhaiterais me faire une expérience par le biais de l'interim, puis-je m'inscrire chez vous ?"
Réponse de l'agence : "Non merci, ça ne va pas être possible. Au revoir." Clic.
Tût tût tût… Deuxième agence :
"Bonjours monsieur, je rentre sur le marché du travail…"
"Non merci, ça ne va pas être possible…"
Troisième agence, j'explique au gars ma situation, et là le type m'explique : en particulier pour les arts graphiques, les clients ont besoin de gens super pointus pour des missions en général courtes ; l'agence doit pouvoir compter sur ses intérimaires ; du coup, "les jeunes", ça les emmerde à cent sous de l'heure, il veulent des
chibanis rompus à toutes les arcanes, des qui savent se dépatouiller vite et bien.
Du coup, pour le graphisme, il m'avait recommandé de commencer
en interne dans une boîte, et de revenir quelques années plus tard quand j'aurais les tempes grisonnantes
Ça chamboulait un peu mes
a priori (commencer par des tas de missions différentes pour se former, et finir en CDI dans une boîte, avec le bureau en acajou et la secrétaire qui m'apporte mon
frapuccino à 16h)