Rappel des épisodes précédents : moi, faut pas me chercher.
Nous en étions donc resté à ÇA :
Ce qui je vous l'accorde, n'était pas acceptable.
C'était déjà TRÈS BIEN, mais vous vous en doutez, je pouvais faire
MIEUX.
Aujourd'hui, j'ai franchi une étape supplémentaire dans mon chemin (de croix) horloger, j'ai osé m'attaquer aux aguilles, et ce dans le but de désolidariser le cadran du mouvement
joie.
Je disposais pour cela des outils les plus perfectionnés :
mes doigts.
Appendices dont l'excellence et la précision ne sont plus à démontrer.
C'est donc avec la délicatesse du bûcheron landais que j'ai ôté ces graciles flèches de métal (heure, minute, seconde) avant de procéder au dévissage, pardon, au décollage du cadran du mouvement.
Oui, on m'avait prévenu : le maître-horloger chinois, dans un soucis d'efficacité et de célérité, contrairement à son homologue suisse qui lambine et qui va te mettre une vis par ci une vis par là, une vis par ci une vis par là, une vis par ci une vis par là… enfin bref,
le maître-horloger chinois, lui, il COLLE.
Ça tient pareil, c'est nickel.
Là aussi, on tire un grand coup en serrant les miches et ça passe tout seul.
Bref, une fois le cadran libéré de toutes ses entraves, j'avais enfin le champ libre pour attaquer le gros oeuvre.
Riche de mon expérience précédente avec l'Eau Écarlate™, je m'étais dit que ça n'allait pas traîner, on allait tout décaper vite fait bien fait, hardi petit, en avant comme je te pousse et tutti quanti.
Oui parce que le cadran était tellement dégueu que j'avais abandonné l'idée de le sauver, faut voir les choses en face. Le mieux, c'est le décapage pur et simple. Un peu la méthode Sarkozy, quoi.
Sauf que vous allez rire, ce coup-ci, que pouic. Rien. Ça n'a rien décollé. J'ai frotté comme un forcené, mais rien de rien.
J'ai donc essayé tout un tas de mélange, la salle de bains s'est transformée en salle d'expérience du savant fou ; j'ai plongé ce foutu cadran dans du white spirit, rien non plus… finalement, c'est à l'alcool à brûler que c'est parti, alors que la dernière fois ça n'avait rien fait o_O
Une combinaison d'hydrocarbure peut-être ?
Toujours est-il que ça a finit de barrer ce qui restait comme décalcos, le grand XII. Les indices étaient fixés eux, mais je vous en dirais plus par la suite…
Je vous laisse admirer la belle ouvrage :
Magnifique hein ? Ouais, j'en ai les larmes aux yeux ^_^
Alors, on ne va pas se le cacher, il y a eu des pertes maximum pour un résultat minimum. C'est ça la grandeur de certaines batailles.
L'un des indices n'a jamais voulu retourner dans ses encoches (et pour cause, j'ai réalisé que l'un des microscopiques ergots était cassé à l'intérieur)
L'aiguille des secondes est encore à cette heure dissimulée dans un poil de tapis et ne sera retrouvée que par des archéologues du XXIIème siècle en se demandant ce qu'elle pouvait bien faire là.
Bon, de toute façon on s'en fout, l'aiguille des secondes, ça sert à rien
Le réemboîtage des aiguilles a été étonnamment facile. J'avais à ma disposition le top de l'outil horloger :
le stylo plastique sans recharge.
Ça marche du tonnerre (pour peu qu'on n'ait pas peur de plier un peu les aiguilles ni de rayer à mort le cadran)
Par contre, et c'est la partie drolatique de l'opération, j'ai pas du les remettre comme il faut, parce que maintenant c'est impossible d'afficher l'heure avec l'aiguille des minutes alignée. Mais à la rigueur c'est rien ça.
L'ESSENTIEL, C'EST QUE J'AI PRESQUE PU TOUT REMONTER SANS PRESQUE RIEN CASSER, ET QUE ÇA MARCHE (PRESQUE) !!!!C'est pas de la bombe, ça ?
Bon là, je suis bien chaud, j'ai bien envie de me commander une vieille Patek pour tenter le démontage-remontage complémentaire.
J'étais pas mauvais avec un Famas, à la PM