Après les Monster (ici : viewtopic.php?f=20&t=22979 ) je vous avez promis un petit comparatif entre Tuna et Tuna ! Un peu de temps aujourd’hui pour m’atteler à la rédaction, et puis… Quoi de mieux que de publier un comparatif entre deux Seiko le jour des 140 ans de la marque ?
Sur le fil des Monsters, on les a souvent rapprochées des Tuna pour leur côté plongeuses baroudeuses de l’extrême et prête pour l’aventure. C’est peut être ce qui me séduit dans ces deux bestioles-là : l’intransigeance. Et le constat est le même que pour les Monsters : on aime ou on déteste. C’est tout !
Allez, on embarque : voici le comparatif Seiko Tuna Solar SNE498 et Seiko Tuna Urban Safari SRPE29 !
Déjà, quelques généralités sur la fameuse Tuna. Pour les non anglophone, le terme « Tuna » signifie « thon ». Sympathique surnom pour une plongeuse (pas pour une femme ), non ? Il viendrait du « shroud », qui lui donnerait un air de « boite de thon ». Voilà.
Ce « shroud » si typique, qu’est ce que c’est ? C’est la partie qui enrobe le boitier pour le protéger. Le mettre en boite. Bref, vous avez saisi. L’avantage de cette forme, en plus du look extraordinaire que ça donne, c’est la protection que cela permet.
Alors, d’un point de vue historique, la Tuna est un « iconique » de Seiko. Elle apparait au catalogue pour la première fois en 1975, en version mécanique.
Quelle est son histoire ? En 1965 Seiko produit se première plongeuse, la fameuse 62Mas. Et en 1968, une préfecture japonaise demande une plongeuse à saturation. Au contraire de certaines marques occidentales qui optent pour une valve hélium, Seiko développe une technique basée sur le fameux « joint en L ». La pénétration en gaz est extrêmement limitée et la pression à l’intérieur de la boite n’est pas modifiée.
La première Tuna propose son lot d’innovation (joint en L, donc, mais aussi boitier monobloc, utilisation du titane, de la céramique, etc.) dans un boitier de 51mm. Une putain de vrai toolwatch !
La seconde version, sortie en 1978, est elle équipée d’un quartz haut de gamme, avec un nouveau paquet d’innovations qui permettent de renforcer les points faibles de son ainée. C’est une de ses innovations (l’utilisation du nitrure de titane, de couleur légèrement doré) qui lui donne le surnom de « Golden Tuna ». Comme sa grande sœur (elle mesure 3mm de moins), son étanchéité est de 600m.
En 1986, la Tuna passe les 1000m d’étanchéité, avec un nouveau calibre, le 7C46.
Quelques évolutions plus tard, au début des années 2000, sort la réédition de la première Tuna, la SBDX005 équipée d’un 8L35, en édition limitée (déjà !).
Et, à l’aube des années 2010, sort la fameuse Emperor Tuna
Et ensuite toutes les déclinaisons que nous connaissons plutôt bien et dont les deux que je vais comparer font parties.
Voilà pour brosser un historique rapide (Monochrome-watch m’a bien aidé, et je vous invite à aller lire le reste si vous voulez plus d’informations (en anglais par contre) : https://monochrome-watches.com/history- ... ive-watch/ et ici sur thespringbar : https://thespringbar.com/blogs/guides/t ... ors-guide/)
Alors, SNE498 et SRPE29, on y va ?
La SNE498, c’est la « réplique » de la Golden Tuna en version solaire. J’en avais fait une revue trouvable ici : viewtopic.php?f=20&t=21588 (oui, les images ont sautées, il faudrait que je prenne le temps de mettre à jour…).
La SRPE29, c’est la version « urbaine », couleur cappuccino. Plus rien à voir avec le coté explorateur de son ainée ? Pas tout à fait, disons simplement, un peu plus rangée.
Toutes les deux appartiennent à la collection Prospex, et sont étanches à 200m.
Le cadran
Et déjà, visiblement, les choses sont très différentes !
La Solar, c’est brut. Un cadran noir profond, simple. Les mentions « SEIKO » à 12h, le X de Prospex, « SOLAR » et « DIVER’S 200m » à 6h sont imprimées en argent presque blanc.
La Safari, c’est plus « mousseux » pour reprendre la comparaison avec le cappuccino. Le cadran est beige et les mentions « SEIKO » à 12h , le X de Prospex, « AUTOMATIC » et « DIVER’S 200m » à 6h sont imprimées en noir.
Sur les deux versions, on retrouve les indications liées aux mouvements au dessus des minutes à 6h.
Le chapter ring
Pour les deux versions, c’est un chapter ring noir, avec les minutes indiquées en blanc.
Les index
Et bien… Rien à voir !
Pour la Solar, ce sont les index classiques des Tuna : de larges cercles plein de lume bien blanc, avec un léger cerclage argenté autour. Les index à 3, 6 et 9h sont agrémentés d’un trait tirant vers le centre du cadran (en relief). La date à 4h est cerclée de la même manière. A 12h se trouve un large triangle (avec le même trait que les index de 3, 6 et 9h).
Pour la Safari, les index ressemblent à ceux des Monsters : ce sont des index bâtons couleur coquille d’œuf. Le cerclage autour est couleur gun métal. A 6, 9h et 12h, on retrouve le même type de trait que sur la Solar. A 3h se trouve la date et le jour. Et à 12h, comme sur la Solar, un large triangle.
Les aiguilles
(je précise : tout n'est pas super bien aligné sur la Safari, mais la photo renforce vraiment cette impression ! )
Là encore, de grosses différences !
La Solar est équipée des mêmes aiguilles heures et minutes que la quartz de 78. Un jeu d’aiguille classique de Seiko avec les minutes en forme de flèche, il est brossé. A noter que si l’aiguille des secondes reprend la forme de la glorieuse ainée (contre poids en cercle), le corps de l’aiguille est doré.
La Safari a, elle, des aiguilles bâton. C’est l’autre jeu d’aiguille classique de Seiko, celle de la 62Mas. Seule l’aiguille des secondes ne correspond pas au set : c’est une aiguille dont la point est de forme triangulaire et enduite de lume. Le jeu d’aiguille est brossé de couleur gun métal pour s’accorder avec le cerclage des index.
Le verre
Identique sur les deux versions, c’est un hardlex.
Le boitier
C’est là que c’est intéressant, parce que finalement, au-delà de l’esthétisme, ces deux Tuna sont bien différentes à cause de ce boitier. Alors que c'est presque le même, sauf la matière et la proportion...
Les deux reprennent le principal code de la Tuna, c'est-à-dire ce shroud.
Pour la Solar, il est en composite noir, pour la Safari, il est en titane carboné (couleur gun métal). Les cornes sont très courtes, c’est le style Tuna qui ressort, mais elles sont noires pour la Solar et gun métal pour la Safari.
Les proportions ne sont pas du tout les mêmes !
Mesurons :
Diamètre sans le shroud : Solar : 39,8 ; Safari : 38,4
Diamètre avec le shroud : Solar : 46,6 ; Safari : 43,3
Lug to lug : Solar : 46 ; Safari : 44
Epaisseur : Solar : 11,7 ; Safari : 13,3
Ouverture de cadran : Solar : 29,3 ; Safari : 28,4
Entrecorne : Solar : 22 ; Safari : 20
Ce qui donne vraiment l’impression de ne pas avoir le même type de montre au poignet ! La Solar est large, là ou la Safari est compacte.
La lunette
Le grand classique du modèle : cette lunette qui se cache dans le shroud pour être protégée (mais qui ne favorise pas la préhension !).
Pour la Solar, la lunette est dorée. L’insert est noir mat, sans relief, recouvert d’une sorte de plastique qui « emprisonne » les chiffres imprimés. Elle est entièrement minutée, les marquages sont blancs et à 12h se trouve un triangle. A noter, la lunette est lumineuse entre le triangle et la 15ème graduation.
Pour la Safari, la lunette est gun métal en titane carboné. L’insert est très similaire à la Solaren terme de matière. La différence se trouve dans les couleurs : blanc sur noir pour les graduations de 0 à 20, puis noir sur beige pour le reste. La lunette est lumineuse entre 0 et 20.
Le fond
Similaire pour les deux Tuna : en acier, la vague comme logo et les indications d’usage.
A noter, il est brossé sur sa partie bombée pour la Safari. Plat pour la Solar.
Le bracelet
Les Tuna sont toutes les deux livrées avec un bracelet similaire : le nouveau rubber de Seiko (très confortable !)
La boucle et le passant métallique sont gravés Seiko. Il est en titane carboné pour la Safari, en doré pour la Solar.
Encore une fois, il faut cependant noter que la Solar a une entrecorne de 22mm alors que celle de Safari ne fait que 20mm !
Le mouvement
C’est peut être toute la différence !
La Solar est… solaire ! Mouvement V157, fiable et solide.
La Safari est… automatique ! Mouvement 4R36 : rien de transcendant, mais une aiguille des secondes glissante sur une Tuna, c’est le premier truc qui m’a plu !
C’est aussi la différence du mouvement qui explique l’épaisseur de la Safari.
Le lume
(il me manque une photo )
Vert classique pour la Solar (bon lume, mais pas au niveau d’une Samurai ou d’une Monster).
Bleu pour la Safari (même remarque quant à son efficacité). A noter, la lunette est lumée de la même couleur que les index.
Voilà pour la comparaison tant attendue !
Un Safari qui joue avec les codes Tuna, mais qui est finalement très différente. L’une destinée aux explorateurs plongeurs, l’autre pour les explorateurs urbains ? Sans doute.
J’avoue que pour barouder dans la nature, je ne prendrai pas la Safari, pas parce qu’elle n’en est pas capable, loin de là, mais parce que j’ai d’autres montres qui seront plus dans leur élément au milieu de l’eau, de la terre et de la caillasse (Sinn, Damasko, Helm, Monster 1, Oxy military, y a du monde ! ).
C’est une montre sympa, un peu atypique, mais bien moins intransigeante que la Solar.
Une super entrée dans le monde Tuna : un peu de peps, un peu de Tuna, mais de manière assez mesurée. Aucun problème sous une chemise, là où la Solar fait un peu plus « mélange des styles ».
Alors pour conclure ? Juste… Tellement différentes !
Merci pour la lecture et à vous !