Et bien voilà.
Nous y sommes.
L'attente était
immense.
Dans les grandes plaines sèches, les sous-bois ombreux d'humus, les futaies basses grouillantes de sifflants oiseaux colorés.
Sur les hautes cimes éclairées d'un soleil blanc et froid, dans les océans profonds de nuit neptunienne éternelle.
La rumeur enflait.
Elle roulait entre les troncs, enveloppait le flanc des collines arrondies comme le ventre des femmes.
Dans leur lit, les cailloux sans arêtes roulaient sur le fond des rivières en produisant des sons humides et ronds, emportés dans le courant grossi par les orages de fin d'après-midi. Dans le lointain, au dessus d'un bois, un nuage renonçait, perçait, crevait.
Partout.
On entendait. On écoutait.
Finalement, au milieu du murmure hésitant de la foule impatiente, duquel perçait parfois un éclat de voix qu'on ne comprenait pas, une parole se fit entendre, plus claire. Forte, fière, pure :
ALORS, TU NOUS LE SORS,
TON BUND, SUR
L'HAMILTON ??? Oui mes amis.
Mes
bons amis
Mes frères
(et mes sœurs, répétez-z-avec moi tous en cœur) Le voilà.Livré pour vous et les multitudes, prenez, et mangez-en.
Le bund.Sur la
Jazzmaster C'est
tellement beau, putain