Située à Ijievsk (Ижевск) - un millier de kilomètres à l’est de Moscou - l’usine Ijmach (pour Ижевский машиностроительный завод / Ijevski machinostroïtelny zavod = Usine de construction mécanique d'Ijievsk), généralement abrégée en IZH) a été fondée en 1807 sous le règne du Tsar Alexandre 1er.
Sa vocation première était la fabrication d’armement.
C’est d’ailleurs toujours le cas.
L’une des productions les plus emblématiques d’IZH est l’Автомат Калашникова / Avtomat Kalachnikova modèle 47... en clair cette bonne vieille AK-47... seringue favorite des révolutionnaires unis du monde entier qui a porté le «socialisme enthousiaste et triomphant» aux quatre coins de la planète, à 600 coups / minute d’une bastos de 7,62.
On a d’ailleurs tout récemment célébré le centième anniversaire de la naissance de son concepteur Mihail Kalachnikov (1919 / 2013)
Mais dès les années 30, IZH s’est aussi mise à la construction de motos, dont la IZH-1 qui nous intéresse ici.
Et dans les années 60, l’usine fabriquera également des voitures, des Moskvitch.
L’Usine de Construction Mécanique d'Ijievsk existe toujours et il en sort la IZH Concept Cruiser - un drôle d’engin à mi-chemin d’une Indian et de Tonnerre Mécanique - et des trails électriques pour la police russe.
La Concept Cruiser est moche mais annonce un 0-100 en trois secondes et demi.
Le trail électrique est encore plus moche et ne dépasse pas le 80.
Il était donc assez logique que l’Usine de fabrication de montres de Chistopol s’intéresse à l’Usine de construction mécanique d’Ijievsk.
Cette BOCTOK n’a rien de mécaniquement particulier par rapport à n’importe quelle autre Kommandirskie avec un banal 2414
.
Elle commémore le 70e anniversaire de la IZH-1, sortie en 1928.
On peut donc imaginer que cette montre date de 1998, 7 ans après l’effondrement de l’Union Soviétique.
Je ne l’ai pas nettoyée en profondeur, juste passé un coup de Mirror pour ne pas lui retirer sa patine.
Elle est post-soviétique, certes, mais c’est une authentique Vintage.
Avec son gros bicylindre V de 1200 cm3 à cardan et boîte trois vitesses, développant la puissance foudroyante de 23 chevaux, ce n’était pas une bête de guerre (encore que, si… justement), mais il fallait que ça puisse rouler dans les steppes boueuses sans faire de chichis. Pas très belle non plus… mais sa vocation n’était pas de figurer dans un salon.
Pour un œil pas super habitué au cyrillique, le logo n’est pas très facile à lire mais on y reconnait les deux lettre I et ž qui s’écrivent И et Ж. Le premier se prononce ‘i’, le second se prononce ‘je’. Et comme le e russe se prononce ‘iè’, le nom se prononce ‘ijievsk’
Si quelqu'un a des infos complémentaires, je reste aux aguets.
#boctok #ijievsk #izh1 #kalashnikov